Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne nouvelle

Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue de Capharnaüm et entra dans la maison de Simon.

Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle.
Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait.

Au coucher du soleil,
tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent.
Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait.

Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant :
« C’est toi le Fils de Dieu ! »
Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui.

Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert.
Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter.

Mais il leur dit :
« Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. »
Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs.

 

Méditation Père Bernard Devert

Le lieu de la Parole est celui du soin. Ne permet-il pas de prendre du temps, de vivre un discernement, une écoute et de s’éveiller à la prière pour sortir de nos enfièvrements, nés de ces idées de crispation et de possession de soi-même.
L’Ecclésia n’est pas un enclos mais un espace si libérant qu’il nous invite à être des « lanceurs d’alerte ». S’éloignant de nos indifférences, la peine des autres devient aussi parfois la nôtre, jusqu’à nous demander comment l’apaiser en devenant des acteurs de plus grande humanité.

Jésus quitte la Synagogue, nous dit l’Evangile. Il se rend dans la maison où la belle-mère de Simon est oppressée par la fièvre.
Ce matin, la Parole nous rejoint là où nous sommes mais surtout, là où nous en sommes. Peut-être êtes-vous confrontés à l’inquiétude, née de ces fièvres physiques et/ou psychologiques, créant une forme de frontière entre un avant et un après ; une inquiétude se dessine alors dans l’existence.

Sur le plan spirituel, nous sommes parfois habités par ces doutes et ces chutes qui nous isolent, rappelant que le péché  comme dans la Parabole de l’Enfant Prodigue fait que nous demandons notre part pour être à part, un isolement qui n’est pas sans enfiévrer.
Regardons la mère de Simon ; guérie, elle se met immédiatement à servir. L’idée du service est une réelle chance pour guérir de nos maux et regarder autrement.

Je pense à cette maison qui accueille essentiellement des cancéreux. Chacun parlait de son mal, puis voici que furent accueillis trois jeunes tétraplégiques. Malgré leur lourd handicap, ils vont initier leurs aînés à l’informatique. Soudain, ce service totalement gratuit suscite une incroyable ouverture, les regards se déplacent.

Notre prière, ce matin, ne serait-elle pas de demander au Seigneur, de quitter ce repli sur soi pour se déployer vers des horizons plus lumineux, ceux de l’entraide, de la fraternité. Aider l’autre, c’est apprendre à exister et à faire exister autrement.
Ensemble, notre prière ne pourrait-elle pas exprimer un merci à tous ces soignants, à ceux que l’on nomme les aides-soignants, si peu reconnus dans les maisons de retraite.

Qu’ils sachent que leur engagement n’est pas étranger à un monde plus humain.
L’enfièvrement du chacun pour soi tombe là où l’on se lève pour offrir à l’existence la trace du service.

Amen