Exorcismes et possessions dans la Bible, Nouveau Testament
Dans le Nouveau Testament, les démons apparaissent comme des êtres spirituels doués d’une grande puissance que Jésus va vaincre de façon définitive.
La puissance des démons se manifeste par la maladie et la possession (Lc 13,16). Ils s’attribuent la gloire et la richesse terrestre (Lc 4,5-7).
L’évangile les appelle « esprits impurs » (Lc 8,29) qu’on peut traduire par « esprit mauvais« .
Jésus affronte le monde des démons.
Il résiste à la tentation et s’engage dans la lutte dans les récits d’exorcismes. Il s’agit d’un combat mais les démons ne peuvent rien contre Jésus (Jn 14,30)qui est venu pour les perdre (Mc 1,24).
Délivrance des possédés et guérisons des maladies sont le résultat de cette lutte et symbolisent la victoire définitive du Christ sur le mal. La force de l’Esprit de Dieu qui agit à travers Jésus est la manifestation de la venue du Royaume (Mt 12,25).
Jésus est leur vainqueur, il est « le plus fort » (Lc 11,21-22), celui qui triomphe de Satan lui-même « tombant du ciel comme l’éclair » (Lc 10,17-20 ; Ap 12,8-10).
La mort de Jésus réduira Satan à l’impuissance, ce sera leur défaite et leur condamnation (Jn 12,31 ; 16,11).
Possédés et exorcismes
Le texte du Nouveau Testament met en scène des possédés : celui de Gérasa, la fille de la Syrophénicienne, l’enfant épileptique, Marie-Madeleine (Mc 5,1-20 ; 7,25-30 ; 9,14-29 ; Lc 8,2).
Il est dit qu’ils ont « un esprit impur » qui se manifeste par une force surhumaine ou par des maladies ou accidents.
Jésus chasse en son nom ou par l’Esprit de Dieu (Mc 5,13 ; Mt 12,28).
Il s’agit parfois d’un exorcisme à l’état pur, le possédé est délivré (ainsi celui de Gérasa), parfois il est raconté sous mode de guérison (cf. l’enfant épileptique). La communauté chrétienne poursuit cette lutte (Ac 8,7 ; 19,11-17).
Les démons sont pourchassés à travers les différentes manifestations de leur action, surtout la magie et l’idolâtrie dont les démons inspirent le culte (Ac 13,8 ; 1 Co 10,20-22 qui reprend Dt 32,17; Ap 9,20).
En Ephésiens 6,10-13 : » 10 Pour finir, armez-vous de force dans le Seigneur, de sa force toute-puissante.
11 Revêtez l’armure de Dieu pour être en état de tenir face aux manœuvres du diable.
12 Ce n’est pas à l’homme que nous sommes affrontés, mais aux Autorités, aux Pouvoirs, aux Dominateurs de ce monde de ténèbres, aux esprits du mal qui sont dans les cieux.
13 Saisissez donc l’armure de Dieu, afin qu’au jour mauvais, vous puissiez résister et demeurer debout, ayant tout mis en œuvre. » (Ep 4,27 et 1 Pi. 5,8-9).
Le mot grec « diable » reprend la terminologie traditionnelle dans le christianisme primitif (Luc, pastorales, pères apostoliques). Paul préfère le mot « Satan ».
Le diable est l’inspirateur des puissances dont il est question en Ep 6,12 (Ap 12,7-9), ainsi que des actions pernicieuses des hommes (Ep 2,2; 4,14).
Les difficultés, menaces, railleries, souffrances, voire persécutions auxquelles les chrétiens sont soumis ont pour origine dernière une lutte cosmique dans laquelle ils sont entraînés.
Il est affirmé que le Christ ressuscité a été placé au dessus de toute puissance et autorité.
Elles ont donc perdu leur pouvoir dominant absolu dans ce combat gagné par Dieu.
La réunion, sous Christ, de tout ce qui existe, a commencé (1,10), et l’Eglise universelle est comme la « tête de pont » de la nouvelle création en plein « territoire ennemi » (1,22s et 2,20s).
Les forces du mal connaissant désormais que l’avenir ne leur appartient pas (3,9ss) veulent reconquérir le terrain perdu (2,2), mettre en pièces l’unité retrouvée de l’humanité, l’unité de l’Eglise donc aussi, et la liberté que donne la foi (3,12).
Elles veulent réaffirmer leur domination sur le monde, leur pouvoir sur le destin des hommes et des femmes (fatalisme) et recréer les divisions (racisme) supprimées par Christ.
Les souffrances des chrétiens ne sont pas simplement dues à une lutte spirituelle intérieure que chacun(e) doit mener contre l’hérésie et le doute, ni simplement à une lutte de type sociopolitique.
Ce qui est en cause, c’est la tentative par la mystérieuse dynamique du mal (individuel et structurel) de supprimer ce qui, dans l’humanité et l’Eglise, est signe de la nouveauté apportée par Christ, nouveauté que l’épître aux Ephésiens nomme « paix ».
Dans le combat, dans la lutte entre ténèbres et lumière, l’Eglise garde la certitude d’une victoire définitive à la fin des temps (Ap 20,1-10).