Vie de Saint Pérégrin Laziosi
saint patron de la ville de Forlì, des cancéreux et des malades du sida
Saint Pérégrin naquit à Forlì petite ville de la Romagne, vers 1265. En ce temps là, la vie de la ville était marquée par la rivalité entre les partisans du Pape (guelfes) et ceux de l’empereur (gibelins). Les luttes et les intrigues se succédaient sans interruption.
La famille Laziosi adhérait au parti des gibelins. En 1282, Forlì devint la place-forte des Gibelins de Romagne. Devant le refus des habitants de se soumettre, le pape Martin IV frappa la ville d’interdit, ce qui imposait la fermeture des églises et interdisait la célébration des sacrements.
Pérégrin faisait partie du groupe de rebelles qui, durant l’interdit, outragea et chassa de la ville saint Philippe Benizi (+ 1285) qui avait invité les habitants à la paix et à la réconciliation avec le Pape.
Pérégrin avait très tôt décidé de suivre la voie de la vertu, un jour il se rendit à l’église de sainte Marie de la Croix et supplia la bienheureuse Vierge de lui montrer la voie où il trouverait son salut.
Elle lui répondit: « Moi aussi, mon fils, je désire diriger tes pas sur la voie du salut […]. Ne crains pas, mon fils: je suis justement la mère de celui que tu adores crucifié et j?ai été envoyée par lui pour t’indiquer le chemin de la béatitude. »
Elle lui parla des religieux qu’on appelle Serviteurs de la Vierge sainte Marie et ajouta: « Tu t’appelles Pérégrin [pèlerin] tu seras pèlerin de nom et de fait. Il faut que tu te mettes en route vers Sienne, là, tu trouveras ces saints hommes occupés à prier, supplie-les de t’accueillir dans leur famille. »
Il s’en alla à Sienne accompagné par un ange et entra dans l’Ordre des Saint servite de Marie dans lequel avec toute son énergie il suivit la voie du Seigneur et promit à Dieu et à la Vierge Marie obéissance, de vivre sans biens personnels, et chasteté.
À peine devenu frère, une lumière resplendissante entoura sa tête, comme pour attester qu’il garderait fidèlement ses promesses à la Sainte Vierge. Frère laïc, il mena une vie humble, austère et pénitente.
Pérégrin s’imposait des veilles et des jeûnes, la nuit il ne se couchait jamais mais passait presque tout ce temps debout, dans la lecture d’hymnes et de psaumes; il méditait sans cesse la loi de Dieu.
Guérison miraculeuse
A l’âge de 60 ans, il fut atteint à la jambe d’un ulcère cancéreux qui rendait l’amputation nécessaire.
La nuit précédant l’intervention, il se traîna comme il put jusqu’à la salle du chapitre où une fresque sur un mur représentait la scène du Calvaire et adressa une fervente prière à Jésus Christ crucifié.
Accablé par la souffrance, il s’assoupit et dans son sommeil il vit Jésus crucifié descendre de la croix et le délivrer de sa douleur à la jambe.
Il se réveilla et s’aperçut que sa jambe était guérie et aussi robuste que si elle n’avait jamais été malade.
Après avoir rendu grâce à Dieu miséricordieux pour un don si extraordinaire, il s’en retourna dans sa chambre. Au matin, le médecin Paolo Salazio, arrivant pour l’amputation, constata la guérison complète de la jambe et, s’adressant à ses assistants, il s’exclama: Quel grand miracle!
La nouvelle de la prodigieuse guérison, en 1325, de saint Pérégrin Laziosi atteint à la jambe d’un ulcère cancéreux considéré comme incurable, se répandit rapidement dans l’Église occidentale.
Considéré comme le saint guérisseur du cancer, du sida et des maladies incurables, les fidèles, et surtout les malades, commencèrent à invoquer Saint Pérégrin et à demander son intercession pour obtenir un soulagement à leurs souffrances ou la guérison de leur maladie.
La canonisation de saint Pérégrin (1726) fit croître la dévotion envers ce saint et en étendit le culte dans l’Église universelle.