Vie de Saint Bruno fondateur des Chartreux (1101)
Saint Bruno avait tout pour faire une belle carrière d’universitaire ecclésiastique, ce fils d’un riche marchand des bords du Rhin originaire de Cologne avait étudié dans sa ville natale et puis l’avait quittée, âgé d’une quinzaine d’années pour aller se perfectionner à Reims.
A 24 ans sa réputation est si flatteuse qu’il devient chancelier de l’archevêque de Reims, Manassès de Gournay. Mais l’archevêque est indigne. Il a payé ses électeurs et Bruno le dénonce. On lui offre de lui succéder, Bruno refuse.
Et c’est alors la rupture. Cette brillante carrière ne le comble pas, il ressent un vide dans son cœur, une soif le consume.
Il n’est pas fait pour les ‘combines’, il veut être à Dieu seul. A 52 ans, en 1084, il vend tout ce qu’il possède et, avec quelques amis qui partagent ses aspirations, il tente un premier essai de vie érémitique au prieuré de Sèchefontaine, une dépendance de l’abbaye de Molesme. La forme de vie dont il rêve ne s’y trouve pas. Il lui faut la créer.
Influencé par des idéaux de solitude et de prière contemplative, Bruno a choisi de mener une vie érémitique en compagnie de quelques amis. En 1084, ils se sont retirés dans le massif montagneux de Chartreuse, en France, où ils ont fondé le monastère de la Grande Chartreuse.
L’ordre des Chartreux a été formé sur la base de la règle monastique stricte élaborée par Bruno. Les Chartreux sont réputés pour leur vie contemplative solitaire et leur engagement profond envers la prière.
Saint Hugues, évêque de Grenoble, met à la disposition de Bruno et de ses compagnons une ‘solitude’ dans le massif alpin de la Grande Chartreuse.
Bruno y élabore ce qui deviendra la Règle des Chartreux, faite de solitude en cellule, de liturgies communes et de travail manuel. Le pape Urbain II l’ayant appelé comme conseiller, il quitte à regret la Chartreuse pour Rome. Ne pouvant s’habituer à la vie ‘du siècle’, il obtient de se retirer en Calabre où il fonde une nouvelle communauté cartusienne à La Torre.
C’est là qu’il mourra dans une solitude bienheureuse: « L’air y est doux, les prés verdoyants, nous avons des fleurs et des fruits, nous sommes loin des hommes, écrivait-il à un vieil ami de Reims. Comment dépeindre cette fête perpétuelle où déjà l’on savoure les fruits du ciel? ».
Saint Hugues et Saint Bruno
Le diocèse de Grenoble voit naître ou s’établir de nombreuses communautés et de grandes figures religieuses.
En 1084 saint Bruno s’installe avec l’accord de saint Hugues, évêque de Grenoble, en Chartreuse et fonde l’ordre des Chartreux. Saint Hugues est lui-même connu pour avoir libéré l’Église du pouvoir des laïcs, et considéré comme le véritable fondateur du diocèse car il en fixe le territoire. Il fonde aussi le monastère de Chalais.
Mémoire de saint Bruno, prêtre. Né à Cologne, il enseigna la théologie en France, mais désireux d’une vie solitaire, il fonda, avec quelques disciples, dans la vallée déserte de la Chartreuse, dans les Alpes, un Ordre où la solitude des ermites serait tempérée par une certaine forme de cénobitisme.
Appelé à Rome par le bienheureux pape Urbain II, pour qu’il lui vienne en aide dans les besoins que connaissait l’Église, il passa cependant les dernières années de sa vie dans un ermitage, près du monastère de La Torre en Calabre, où il mourut en 1101.
La fête de saint Bruno est célébrée le 6 octobre en mémoire de sa mort.