Rituels, présages et incantations divinatoires
La plupart des rituels, croyances et pratiques divinatoires sont originaires de la Gèce antique où la divination était intégrée à de nombreux aspects de la vie quotidienne que ce soit pour prendre des décisions importantes, prédire l’avenir ou chercher la faveur des dieux.
Les devins chaldéens avaient été, en même temps, rois et prêtres, les devins grecs, sauf exceptions rares, furent seulement prêtres. Lorsque les chefs de peuples sacrifiaient eux-mêmes les victimes, c’était un devin qui interprétait les signes.
Les Grecs pratiquèrent la divination par les actes instinctifs des animaux. L’aboi d’un chien, la façon dont un chat faisait sa toilette, la manière dont buvaient et mangeaient les oiseaux sacrés étaient pleins de présages.
Les escaliers avaient toujours un nombre impair de marches pour que l’on arrive et que l’on parte du pied droit. Dans les festins, la coupe circulait de droite à gauche. Les rondes sacrées tournaient vers la droite.
Une autre forme de divination très répandue en Grèce se pratiquait ainsi : le consultant se rendait à l’un des oracles dont les pèlerinages étaient fort suivis. C’était un temple, un bois, une grotte, une fontaine. Il posait la question au dieu, puis sortait en se bouchant les oreilles.
Lorsqu’il enlevait ses mains, la première parole qu’il entendait était la réponse d’en haut.
Signification et présages des chiffres
Le symbole des chiffres était représenté par les nombres fatidiques, les nombres pairs étaient néfastes, les chiffres impairs étaient excellents.
Trois était le nombre des grands mystères divins, celui des triades dans presque toutes les mythologies, celui de la trinité dans un grand nombre de religions.
Sept était également sacré, et il garde encore quelque chose de son ancienne importance. Le monde fut l’oeuvre de sept jours, c’est-à-dire de sept époques d’une durée indéterminée. Le chandelier d’or du saint des saints avait sept branches. Les années se groupaient en périodes septennaires et la dernière année de la septième période, c’est-à-dire la quarante-neuvième, carré de sept, était une année de crise.
La semaine se divise en sept jours, la vie de l’homme en phases de sept ans. Sept ans, c’est la première enfance. Deux fois sept, c’est le commencement de l’adolescence. Trois fois sept marquent pour un homme la majorité. Le nombre sept partage avec neuf, carré de trois, le privilège de fixer le destin. Neuf fois sept, c’est-à-dire la soixante-troisième année, est le point critique de la vie humaine, dont la limite normale est la quatre-vingt-unième année.
Dans certaines provinces douze pelures d’oignons sont rangées sur une table vers le moment où vont sonner les douze coups de minuit dans la nuit de Noel. Une pincée de sel est déposée sur chacune de ces pelures, Le dernier coup tombé dans le silence, on tire l’augure. Des douze mois de l’année, les uns seront secs, les autres humides selon que le sel a plus ou moins fondu.
S’il pleut le 25 décembre, le mois de janvier sera pluvieux, s’il neige le 26, la neige tombera en février, et ainsi pour les autres jours et les autres mois.
Signification et présages des maladies
Le destin parlait aussi par les dés et les osselets, des tables donnaient un sens pour chaque coup possible.
Dans tous les pays, la laideur, les difformités, les monstruosités étaient considérées comme de funestes présages. Rencontrer un être difforme présageait un échec. Cette idée s’est perpétuée dans un grand nombre de cerveaux, même cultivés.
Les phénomènes physiologiques étaient étudiés en détail. Les palpitations des paupières, des cils, des muscles, la chute des cils avaient un langage. Les bourdonnements de l’oreille droite prenaient un sens, ceux de l’oreille gauche un autre. Ils signifiaient que l’on parlait à distance, soit en bien, soit en mal, de celui qui entendait ce bruit. Idée qui s’est conservée jusqu’à nous.
Il en était de même des convulsions, des crises d’épilepsie, encore l’objet d’un effroi superstitieux. Des tables d’éternuement étaient dressées, avec des sens innombrables, selon les phases de la lune, le jour de la semaine, l’heure du jour, le sexe et l’âge de celui qui éternuait.
Le catholicisme, héritier des antiques traditions des civilisations primitives, ne pouvant détruire toutes les superstitions païennes, imagina de les transformer en les renouvelant dans la religion nouvelle. Elle sanctifia les lieux de pèlerinage, les lacs, les fontaines, les grottes sacrées, purifia les autels en y plaçant la croix. C’est par suite que nous avons gardé l’habitude de dire à ceux qui éternuent : “Dieu vous bénisse,” pieuse pratique destinée à faire oublier les anciens oracles tirés de l’éternuement.
Les craquements des meubles interprétés comme manifestation de la volonté divine avaient des sens multiples.
Signification et présages des animaux
Les oiseaux étaient considérés comme les messagers des dieux.
En tête les oiseaux de proie, tous oiseaux à présages : colombe, aigle, faucon, vautour, corbeau, chouette. Celle-ci de bon augure à Athènes, comme étant l’oiseau symbolique de Minerve adorée dans la capitale de la Grèce.
La corneille en revanche était mauvaise à Athènes, bonne ailleurs. Le héron, l’hirondelle, la mouette, le pivert, le roitelet, le phénix étaient considérés comme des interprètes divins. Voir une mouette le jour d’un mariage annonçait les plus grands malheurs.
Les végétaux brûlés, les grains, les farines, les fromages, les liquides répandus, les ondes élargies dans l’eau sous le souftle divin étaient autant de signes caractéristiques.
Le coq placé au centre d’un cercle tracé par la baguette sacrée révélait l’avenir, en picorant les grains de blé posés sur les lettres de l’alphabet dessinées autour du cercle. Il jouait le rôle de l’aiguille du télégraphe Morse. Un prêtre notait à mesure chaque lettre, et en formait des mots qui étaient la réponse du Destin. Le chant du coq avait plusieurs sens, moins que celui du corbeau pour lequel on avait établi une liste de soixante-quatre significations.
Les époux qui entendaient le chant du coq le jour de leur mariage, pouvaient craindre que d’innombrables disputes troublent leur union. Le vol des oiseaux était un bon ou un mauvais présage, suivant qu’il se dirigeait vers la droite ou la gauche, qu’il était bas ou élevé, que les ailes étaient largement déployées ou battaient l’air avec hésitation. Si l’aile droite était cachée c’était un bon signe, car la droite et la gauche étaient très observées chez les Anciens. La gauche était néfaste. Ils relevaient leur manteau à droite, chaussaient d’abord le pied droit, commençaient de ce pied à marcher et à danser.
Présages et signes du destin pour trouver l’amour
Quelques-uns de ces procédés et rituels pour rencontrer le grand amour sont restés de pratique usuelle et courante. Beaucoup de jeunes filles vont consulter le destin en jetant une épingle dans une fontaine consacrée par une antique superstition, en attachant un ruban à une branche d’un arbre vénéré.
Certaines écoutent, anxieuses, au retour de la messe de Pâques, l’aboiement des chiens dans le voisinage de leur demeure. C’est de ce côté que viendra l’époux espéré. D’autres suspendent un anneau de mariage à un de leurs cheveux et le plongent dans un verre rempli d’eau.
Un cil qui tombe annonce une visite inattendue. Quelques-uns prétendent que c’est un amour qui s’en va.
L’observation du temps pendant la messe des Rameaux, a paraît-il, une importance capitale. Le vent est signe de guerre, la pluie donne l’espoir de riches récoltes.
Cartomancie, divination par le tarot
Les procédés divinatoires encore usités en notre siècle de progrès et de lumière intellectuelle, sont la divination par les tarots et par le marc de café.
La cartomancie est abominablement compliquée.
Un jeu de tarots se compose de 78 cartes. Comme elles peuvent se présenter debout ou renversées, qu’elles se mêlent et se rencontrent de toutes les façons imaginables, elles prêtent à une multitude de combinaisons.
Il s’y trouve 22 figures symboliques, et 56 cartes simples, divisées en quatre couleurs. Ce sont les bâtons, les coupes, les épées, les deniers rangés en 4 paquets de 14 cartes.
Chaque paquet contient de plus 4 figures : roi, dame, cavalier, valet. Le cavalier représente le jeune homme, le valet, l’enfant.
L’homme figure les entreprises, la femme représente l’amour, le jeune homme, les luttes, les rivalités, les haines. L’enfant, c’est l’argent. Les bâtons et les épêes symbolisent les bruns, les coupes et les deniers sont les blonds.
Divination par le marc de café
Les augures tirés du marc de café sont moins compliqués. Il faut que le marc soit très épais au fond de la cafetière. Laissez reposer une heure, afin que le marc soit presque sec au moment d’être employé. Gardez-vous d’agiter le récipient, contentez-vous de verser un verre d’eau dans la cafetière par once de café.
Mettez sur le feu et délayez le tout avec une cuillere puis videz sur une assiette blanche en terre très nette. Il n’y faut pas la moindre tache, la plus petite maculature. Que l’assiette soit bien sèche, ne l’emplissez qu’à moitié, puis agitez pendant une minute de gauche à droite, égouttez l’eau. Les particules de café forment alors des dessins sur la terre blanche, des croix, des carrés, des angles, des lignes, des cercles, des figures d’animaux et de plantes, des chiffres, des lettres.
Les croix ont un sens précis. Une croix au milieu signifie mort douce et lointaine, quatre croix qui se touchent, maladie grave pour une femme, chute dangereuse pour un homme. Un nombre illimité de croix indique que l’on finira dans la dévotion.