De très anciennes pierres gravées à Saint Jean l’évangéliste

Inestimable découverte d'anciennes pierres gravées volées représentant Saint Jean l'évangéliste

Un expert d’art néerlandais a remis lundi à l’Espagne deux pierres gravées, vieilles d’au moins un millénaire, d’une valeur « inestimable » et dérobées il y a quinze ans dans une ancienne église espagnole, après les avoir localisées dans le jardin d’un aristocrate anglais.

Les deux oeuvres d’art, dont une représente Jean l’évangéliste, ont été dérobées en 2004 par des voleurs d’art professionnels dans l’église Santa Maria de Lara, près de Burgos dans le nord de l’Espagne.

Elles ont finalement refait surface à la fin de l’année dernière, recouvertes de boue et de feuilles dans le jardin au nord de Londres d’une famille aristocratique, qui ignorait tout de leur origine.

Vous pouvez imaginer à quel point ils ont été choqués d’apprendre que leurs ornements de jardin étaient en fait des oeuvres d’art religieux espagnols volées, d’une valeur inestimable, les trouver dans un jardin après huit années de recherche est tout simplement incroyable.

Les gravures « auraient pu être perdues à jamais » car les propriétaires ont tellement été choqués d’apprendre la vérité qu’ils ont voulu jeter les oeuvres d’art dans une rivière et les faire disparaître à jamais. « Heureusement, nous avons réussi à les convaincre de ne pas le faire », se réjouit l’expert néerlandais, qui était sur la trace des deux pierres gravées depuis 2010.

Cette année-là, un informateur britannique, souhaitant alors rester anonyme, lui indique que « quelque chose d’étrange » a fait surface à Londres. L’homme mourra peu de temps après.

Plusieurs années de recherches plus tard, M. Brand découvre que les pierres gravées ont été transportées à Londres par un marchand d’art français et mises en vente comme ornements de jardins, afin d’éviter tout soupçon, pour plus de 55.000 euros chacune.

En Espagne, les oeuvres restituées pourraient constituer une preuve « essentielle » sur l’âge exact de l’église dans laquelle les ornements ont été volés.

La théorie la plus courante veut que l’édifice date de l’ère des Wisigoths mais certains experts pensent qu’elle est plus ancienne, du VIIe siècle, alors que d’autres la voient plus récente, du Xe ou du XIe siècle.

L’église, composée simplement de quatre murs en pierre et dépourvue de clocher, a longtemps été utilisée par des paysans pour y héberger leurs troupeaux, avant d’être « redécouverte » en 1921 par un prêtre local et déclarée monument national en 1929.