Les curieuses coiffures verticales au 18e siècle

Des coiffures de 70 cm de haut!

Peu avant la Révolution française, une mode étonnante parut en France au sein de la Cour de Versailles, celle des coiffures verticales, extravagantes et ornementées.

Bouclettes amassées en bouquets sur les côtés, incarnée par la Marquise de Montespan ou coiffe à la Fontanges, du nom de celle qui l’inventa par un heureux hasard, le 17e siècle et le début du 18e siècle s’étaient déjà intéressés à l’art de la coiffure. Cet engouement capillaire franchit un pas supplémentaire en termes de fantaisies durant le dernier quart du 18e siècle.

La mode des objets placés dans les cheveux, tout d’abord, eut un réel et durable succès dans le temps. Chaque occasion fut propice à l’invention d’une nouvelle coiffure.

La mort de Louis XV créa ainsi les coiffures à la circonstance, avec cyprès et corne d’abondance posée sur une gerbe de blé. Les coiffures à l’inoculation avec serpent et soleil levant, arrivèrent lorsque plusieurs membres de la famille royale se firent vacciner contre la petite vérole..

Le pouf au sentiment, fut remis au goût du jour par Marie-Antoinette qui l’enrichit considérablement. De simple parure originale, il devint un monde en soi, posé sur la tête. Il consistait à placer dans la chevelure des objets aimés : fleurs, fruits, légumes, oiseaux empaillés et figurines diverses.

La description du pouf de la duchesse de Lauzun est surprenante : « La duchesse de Lauzun parut avec un pouf délicieux ; il offrait tout un paysage en relief : d’abord une mer agitée, des canards nageant sur ses bords, un chasseur à l’affût prêt à les coucher en joue ; sur le sommet un moulin dont la meunière se faisait courtiser par un abbé, et tout en bas de l’oreille on voyait le meunier conduisant un âne. »

Le rythme effréné de la mode à cette époque exigeait sans cesse des nouveautés ; le pouf se déclina donc de différentes façons. Citons par exemple le pouf à la puce, le pouf à la Victoire orné d’une branche de laurier ou encore le pouf à l’asiatique.

coiffures

Une autre spécificité étonnante de l’époque fut bien sûr la taille des coiffes. La tendance générale, initiée par la comtesse du Barry en 1769, était alors aux cheveux très hauts, gonflés et crêpés, les coiffures faisaient environ 70 centimètres de hauteur, ce qui est  considérable !
La folie des plumes, d’autre part, arriva pour agrémenter encore les coiffures qui étaient déjà très fournies.

Le Quesaco fut l’une des premières grandes coiffures adoptées par de très nombreuses dames de la Cour. Il s’agissait de piquer trois plumes dans le tapé en dégageant le front. Le prix des plumes pouvait s’élever à 50 louis, somme considérable.

La coiffure à la Minerve prit la suite et eut un réel succès ; elle consistait à placer dans la chevelure 10 plumes d’autruche mouchetées d’yeux de paon, le tout sur une coiffe de velours noir brodée de paillettes d’or.

La plume d’autruche joua un rôle important à l’époque tant dans l’élaboration d’une mode capillaire sophistiquée que pour asseoir le prestige de l’aristocratie qui en fit un réel symbole de pouvoir. Un édit royal interdit d’ailleurs aux maîtres plumassiers de la mélanger à d’autres plumes. La plume était alors vendue 1 000 francs pièce.

coiffure plume paon

 

Au 18e siècle la mode était aux coiffures verticales très sophistiquées composées de toutes sortes d'objets allant des fruits aux plumes de paon et atteignant jusqu'à 70 centimètres de hauteur sur la tête!

Les curieuses coiffures verticales au 18e siècle