Les Uriels, ces vampires maléfiques
Dans les régions que dominait l’église orthodoxe, les populations des villages invitaient souvent les prêtres à participer aux croisades anti-vampires. L’Église le leur interdit officiellement allant jusqu’à les menacer d’excommunication en cas d’actions considérées comme superstitieuses.
Malgré le père jésuite Gabriel Rzaczynski qui en atteste la croyance en Pologne dans les années 1710-1720, s’inquiétant de l’accroissement de ces figures maléfiques, qu’il nomme les Uriels, l’Église restera ferme sur le sujet.
Divers traités ont suivi, rédigés par des ecclésiastiques. Monsignor Giuseppe Davanzati (1665-1755) archevêque de Trani, écrivit en 1743 sa Dissertazione sopra i vampiri, réfutant l’existence des vampires et contredisant ainsi l’opinion du cardinal Schtattembach, l’évêque d’Olmutz qui ne se cachait pas d’utiliser les arguments de Schertz pour lui le fait de brûler ou non des corps suspectés d’être des vampires ne devrait pas être laissé à l’appréciation de paysans ignorants, mais devrait être exécuté par des autorités légitimes agissant en accord avec la décision de la cour de justice.
Plus important, en 1743 le travail de Davanzati fut entériné par une lettre de recommandation du Pape Benoît XIV, la plus importante autorité de l’Eglise en se qui concerne les miracles et prodiges de nature divine et diabolique de l’Eglise Catholique.
Plus tard, Benoit XIV s’intéressa de nouveau à la question des vampires en considérant les évêques d’Europe de l’Est qui croyaient en la réalité du phénomène comme des personnes bien superstitieuses. Il suggéra même, dans une lettre à l’archevêque polonais de Leopolis, qu’il « était possible que certains prêtres pussent encourager la croyance aux vampires dans le but de faire payer aux paysans crédules des exorcismes et des messes ».
Vampires, revenants, esprits ou fantômes?
Il est désormais acquis que la croyance aux vampires au XVIIIe siècle est lié à l’ouvrage de Dom Augustin Calmet (1672-1757). Sceptique mais prudent, l’abbé de Senones a rassemblé nombre de témoignages dans son « Traité sur les apparitions des esprits et sur les vampires ou les revenants de Hongrie, de Bohême, de Moravie, et de Silésie », ouvrage de 1746 critiqué à tort par Voltaire dans lequel il décrit le vampire comme un «revenant en corps», le distinguant ainsi des revenants immatériels tels que les fantômes ou les esprits.
Il y fait la synthèse des études sur le sujet et considère que le vampirisme est la conséquence de la sous-alimentation des peuples balkaniques. Dom Calmet affirme également qu’il croit que certains corps peuvent être conservés (peut-être si ils ont été enterrés alors qu’ils n’étaient morts qu’en apparence) mais qu’il ne croit pas aux vampires dans le sens usuel du terme.
Durant l’année 1755, Gerard van Swieten a été envoyé par l’impératrice Marie-Thérèse en Moravie pour enquêter sur la situation relative aux vampires.
Il a estimé que le mythe du vampire comme une «barbarie de l’ignorance» et que son but était de l’éradiquer.
L’Église catholique vit très favorablement son rapport qui amena l’impératrice Marie-Thérèse a promulgué un édit sur les vampires qui interdit tous les procédés classiques tels que l’empalement, la décapitation et l’incinération de cadavres.