Haine des catholiques sous le Troisième Reich

La presse catholique française

Quoiqu’il en soit, la presse catholique française en comprend la signification. Ainsi, le journal traditionaliste La Croix écrit dans la foulée de sa parution :

« Cette Encyclique, qui fait pendant à celle que le Vatican a fait paraître sur le communisme, condamne dans les termes les plus nets : 
1° La conduite du gouvernement allemand à l’égard du Concordat signé eh juillet 1933 : il à été altéré, tourné, sapé, plus ou moins ouvertement violé par un des contractants. 
2° L’idéologie nationale-socialiste de l’État hitlérien, en particulier ; la doctrine du sang et de la race. La déification du peuple, de l’État et des représentants de la puissance publique, l’emploi sacrilège des termes de la religion pour exprimer des concepts qui lui sont étrangers. La lettre pontificale affirme, contre le nazisme, l’existence d’un droit naturel. “Ce n’est pas parce qu’une action est utile qu’elle est morale, écrit-elle. C’est parce qu’elle est morale qu’elle est utile.” 
Elle s’élève contre la prépondérance exclusive accordée aux droits de la communauté. L’individu et la conscience personnelle tiennent de bien des droits naturels imprescriptibles, spécialement les parents celui de faire élever leurs enfants suivant leurs propres convictions. »

Mais la parution de l’Encyclique ne fait qu’augmenter la violence du régime vis-à-vis des catholiques, malgré l’interprétation restrictive de celle-ci par la hiérarchie. Les nazis entament, en représailles, une campagne de diffamation contre « le Vieux Monsieur de Rome » tandis le Völkischer Beobachter , le journal du parti nazi, l’assimile à un rabbin. Aux procès de « mauvaises mœurs » , les nazis ajoutent à compter de 1937, les procès pour trafics de devises.

Face à la politique national-socialiste, le clergé résiste malgré les violences, toujours à titre personnel et souvent de façon dogmatique, par réfutations théologiques.
En outre, une grande partie de l’Église garde encore une certaine confiance dans la validité du Concordat. Cependant, le pape constate, en 1938, le travail de sape effectué par les nazis, vidant le Concordat de son contenu législatif.
En 1939, l’Église catholique joue un rôle décisif dans la condamnation de la vaste campagne d’euthanasie, connue sous le nom de l’Aktion T4. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale n’atténuera en rien le Kirchenkampf, bien au contraire : en 1945, il y avait encore environ 400 prêtres catholiques internés en camps de concentration.


Haine des catholiques sous le Troisième Reich