Les sédévacantistes, ces catholiques qui ne reconnaissent pas le pape
Le nom « sédévacantistes » vient de l’expression latine sede vacante signifiant : « le siège de Saint Pierre étant vacant » qui désigne la période d’intervalle entre la mort, ou la démission, d’un pape et l’élection de son successeur.
D’après ce courant traditionaliste très minoritaire, c’est la situation dans laquelle se trouve l’Église depuis une cinquantaine d’années.
Les sédévacantistes considèrent que depuis la mort de Pie XII, en 1958, il n’y a plus de pape à la tête de l’Église, que les papes sont des usurpateurs, des hérétiques qui foulent aux pieds la Tradition catholique.
Défense des libertés religieuses, reconnaissance de la liberté de conscience, réforme de la liturgie: pour beaucoup de croyants, Vatican II fut la plus grande avancée du XXème siècle dans la vie de l’Église, une réforme salutaire et indispensable. Pour d’autres, moins nombreux, ce fut une insupportable remise en cause de ce qui constituait l’essence du catholicisme.
Ainsi, les traditionalistes, aujourd’hui encore, n’acceptent pas les conclusions du concile. Selon eux, celles-ci s’opposent à l’enseignement bimillénaire de l’Église et entrent en contradiction avec plusieurs textes importants, dont le Syllabus du pape Pie IX (1864), mais aussi avec la dénonciation du modernisme par le pape Pie X. Ils reprochent à Vatican II de prôner l’idée que toutes les religions sont au même niveau et qu’il faut en chercher le dénominateur commun. Comme étendard de leur contestation, les prêtres traditionalistes maintiennent le rite tridentin, que Paul VI a rénové, et la messe en latin, supprimée par Vatican II.
Parmi les adversaires du modernisme, il faut distinguer plusieurs courants. Il y a par exemple la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, créée par Marcel Lefebvre en 1970, qui conteste Vatican II mais reconnaît la légitimité du pape. Les sédévacantistes, eux, se distinguent en rejetant non seulement l’autorité des papes depuis 1958, mais aussi la validité du clergé ordonné depuis.
Leur raisonnement est le suivant: « L’Église catholique ne peut se tromper dans l’enseignement de la foi et des mœurs, dans la promulgation des rites liturgiques, de la discipline et du code de droit canonique. Or celui qui est assis sur le Siège de Pierre, qui semble être souverain pontife de l’Église catholique, enseigne des choses condamnées antérieurement par l’Église. Donc ce dernier n’est pas un pape légitime. »
En clair, étant donné que les réformes nées de Vatican II ne sont pas en accord avec ce que les papes précédents ont décrété et sachant qu’un pape ne peut se tromper (c’est le principe de l’infaillibilité pontificale), les papes qui se succèdent depuis Vatican II sont des antipapes. D’où la rupture des sédévacantistes avec l’autorité romaine, considérée comme «secte apostate».
Certains adeptes du mouvement estiment, aujourd’hui encore, qu’ils sont les papes légitimes. C’est le cas de l’Américain David Bawden (Michael Ier), élu pape en 1990 par un conclave de cinq personnes, dont son père et sa mère. Ou celui de l’Allemand William Kamm (Pierre II), à qui la Vierge Marie aurait conseillé de se choisir 84 épouses qui lui permettraient de perpétuer la race humaine après sa destruction par une boule de feu.
Il purge actuellement une peine de 10 ans de prison ferme pour agression sexuelle sur une mineure.