Ordalie: épreuve de l’eau
Au moyen âge tous étaient convaincus de l’intervention divine dans les jugements de justice humaine. Certains accusés utilisaient des ruses pour éviter les souffrances, pour éviter la tricherie ils devaient jurer n’avoir eu recours à aucun sortilège, et n’avoir rien bu ni rien touché pouvant les rendre invulnérables.
Epreuve de l’eau bouillante
Pour le jugement de Dieu par l’eau bouillante on allumait un brasier sous un vase de métal plein d’eau et on y mettait (à une profondeur que l’on augmentait en raison de l’importance du crime) une pierre ou une masse de fer d’un poids déterminé.
L’accusateur et l’accusé, accompagnés chacun de douze amis se rangeaient sur deux lignes opposées : le nombre de douze
était obligatoire sous à peine de nullité.
Après avoir récité des litanies, un délégué, au nom de chacune des parties, devait examiner le vase d’épreuve, reconnaître la
température de l’eau et vérifier si la pierre était à la profondeur voulue. Alors l’accusé s’approchant du vase, y enfonçait le
bras, et en retirait l’objet immergé.
Le bras était enveloppé immédiatement dans un sac d’étoffe que l’on scellait. Le troisième jour les cachets étaient brisés
devant le juge, qui proclamait l’innocence de l’accusé si le bras était intact.
Dans ce cas on lavait la main de l’accusé, et on lui coupait les ongles ras, pour s’assurer qu’il n’avait usé d’aucun préservatif dissimulé. Ensuite le bourreau lui plongeait la main dans une chaudière d’huile bouillante et de même qu’en France au
moyen âge, la main entourée de toile était scellée vers le poignet; au bout de trois jours également, le juge examinait la
brûlure.
Si le membre était entamé, le prévenu passait pour être convaincu du crime.
Quelquefois on lui faisait « lécher une tuile en feu », toujours dans un but de connaitre la vérité!
Epreuve de l’eau froide
Le jugement divin par l’eau froide s’appliquait aux paysans, serfs et païens. Ils étaient conduits près d’un réservoir profond, revêtus de l’habit des exorcistes et on les jetait dans le bassin.
S’ils surnageaient c’était mauvais signe : heureusement que flotter était plutôt assez rare, car le pied droit était attaché à la main gauche et le pied gauche fixé à la main droite.
S’ils coulaient ils échappaient à toute peine, dans le cas contraire ils étaient tenus pour coupables surtout quand l’inculpation portait sur de prétendus faits de sorcellerie.
Celui qui surnageait était réputé coupable car dans l’opinion des juges, l’eau devait rejeter « celui qui était impur ».
D’autres procès pour sortilèges, magie et diableries montrent que ces folles expériences se fondaient sur le principe que les individus possédés par des esprits devaient avoir le corps plus léger que les autres.